23/06/2014

Finale Honneur › LES JAUNE ET BLEU SONT VICE-CHAMPIONS DE FRANCE

Entre déception et fierté, les vice-champions de France peuvent brandir leur trophée...|Photo © Jean‐Paul Epinette ‐ icimedia@free.fr

VILLERÉAL 19
SAINT-GIRONS 34

Face à un adversaire déjà calibré pour rivaliser avec le gratin de la fédérale 3, les Jaune et Bleu ont livré une magnifique partie et contesté la supériorité évidente des Ariégeois sans jamais démissionner un seul moment. Ils étaient même en tête à la mi-temps !

Ils sortent ainsi grandis de cette campagne 2013-2014 au terme d'un match passionnant qui a été suivi par plus de 4 000 spectateurs ! Une véritable fête du rugby...



Entraîneur de l'US Villeréal, l'année du titre de Champion de France Honneur, Laurent Marchès était idéalement placé, à onze ans d'écart, pour comparer les deux adversaires des Villeréalais, Bédarieux, en 2003, et hier Saint-Girons.

Pour le technicien, il n'y avait pas photo : « On pouvait rêver rééditer l'exploit de 2003. Tout le monde y pensait. Même moi j'y ai cru jusqu'à la mi-temps quand on a viré en tête. Les Villeréalais ont fait tout ce qu'il ont pu. Mais il faut reconnaitre que Saint-Girons était un ton au-dessus. Une telle qualité c'est très, très rare. Je n'avais jamais vu ce niveau en Honneur et même au-dessus. Vraiment une très belle équipe qui joue bien au rugby, qui traverse, qui joue après contact, qui joue debout. Un rugby de grande qualité, travaillé, bien léché. Il faut féliciter les joueurs ariégeois et leur encadrement. Il faut aussi féliciter les Villeréalais qui ont contesté jusqu'au bout. Ils ont tout donné. Ils ont même viré en tête à la mi-temps, mais cet après-midi ils ont touché du doigt ce qui se fait de mieux dans la catégorie !»

À ll'image de Vincent Pigagnol et Auzou, les Villeréalais ne se sont pas sortis des phases de combat...

Julien Getto, dans les vestiaires, se refusait même à se montrer déçu : « Je ne suis pas déçu, je suis fier. Très fier quand je revois d'où on vient, quand je vois comment le groupe a progressé quand on pense que notre objectif était d'être troisième du comité ! Face à un adversaire d'un tel niveau, les garçons ont fait mieux que rivaliser. Ils ont été admirables. Mais après la mi-temps, on a vu qu'ils étaient usés par une saison longue à laquelle ils n'étaient pas vraiment préparés. Alors, on ne peut qu'être fiers d'eux ! »

Les Vieux Réalais ** au bout du rouleau

Les Saint-Gironnais ont produit beaucoup mais ils ont aussi énormément déplacé le jeu. Deux, trois percussions – pas plus – dans l'axe, puis le ballon rebondissait grand côté, petit côté ou par-dessus. Il n'y a jamais eu vraiment de bataille des rucks, ni de ballons portés qui n'en finissent plus.

Dès que le ballon le permettait il était exploité. Saint-Girons a eu plus souvent l'initiative et les Jaune et Bleu ont laissé leurs forces dans les courses afin d'être sur les points de rencontre.

Escande, Chenu, Pigagnol (au sol), Auzou, Paulard... la défense villeréalaise a rivalisé autant que faire se peut...

Déjà, aux citrons, Nicolas Chenu réclamait au banc de « faire plus tourner ! », l'asphyxie menaçait. Dès lors, tous les bobos que les Villeréalais voulaient ignorer match après match se sont rappelés à eux : la clavicule de Paulard, les ligaments du genou de Dastic, le mollet de Peretti qui rentrait de convalescence, le poignet fissuré de Romain Cheyrou, etc.

C'est là que l'on a vu ce que courage veut dire. Les Jaune et Bleu ont continué de faire opposition, continué de défier, saisi l'occasion à chaque fois qu'elle s'est présentée de manifester sa fierté et son talent.

On pense aux deux drops claqués par Benjamin Mauvrit (17e, 20e). On pense à cette quille de Benoît Boursinhac (34e) et la course de Praderie qui croque l'arrière adverse, lui arrache le ballon, le passe à Alex Beauvié qui plonge mais commet un léger en-avant qui n'échappe pas au juge de touche.

Et dans la foulée, le pressing des avants villeréalais qui obtiennent une pénalité dans les 22 m ariégeois. Et ce service au pied, millimétré, victorieux, de Mauvrit pour Praderie qui s'était isolé sur l'aile opposée !

On a réellement vibré à voir nos Villeréalais tenir la dragée haute à cet adversaire dont la grosse culture rugbystique sautait aux yeux (2 500 suiveurs !) et que justifiait un passé cultivé au plus haut niveau du championnat de France de 1ère division dans les années 70.

***  "Vieux Réalais", parce qu'ils portaient, dimanche, le maillot de l'équipe des anciens de l'USV – Les Vieux Réalais – afin que le jaune de leurs couleurs soit mieux distingué du noir et vert des Ariégeois.

Dans l'alignement, Beauvié sous la pression malgré le soutien de Velez, Nico Chenu et Paulard...

Alors, la puissance de l'adversaire déjà apparente dès le premier essai – cinq ou six temps de jeu à l'abord de nos 22 m, à gauche puis à droite, puis le 15 qui traverse – se confirma au fil des minutes.

Les Vieux Réalais au bout du rouleau étaient impuissants à stopper ces vagues d'assaut ariégeoises s'abattant sur eux comme l'océan des dernières tempêtes démontant la côte aquitaine.

On comprend pourquoi Julien Getto pouvait affirmer qu'il n'était pas déçu, mais fier des Jaune et Bleu. Comme tout un peuple venu du Haut-Agenais (1 500 personnes !) pour leur dire leur soutien, leur gratitude et leur admiration.

Après avoir été sacrés champion de France un 22 juin 2003, les Villeréalais sont vice-champions de France 2013-2014. Cette performance n'est pas due au hasard, pas due à la chance. Mais à un effort qui a su conjuguer dans ce magnifique collectif, le courage, les talents individuels et l'esprit de corps.

Mille fois Bravo. Mille fois merci !...

Exemplaire, le capitaine Lucho Duluc a souvent défié la ligne adverse.

 — La feuille de match  —
Championnat de France Honneur - Finale.

 VILLERÉAL 19 – SAINT-GIRONS 34     
(Mi-temps : 16 à 14)

Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) : Stade Adrien Alary. Temps : Soleil caniculaire. Terrain : excellent. Arbitre : David Rosich assisté de Pierre Bru (T), Jacques De Lemos (T) et Thierry Melliet (4e) du comité Armagnac-Bigorre.

U.S. VILLERÉALAISE :
1 essai : Praderie (39e) ; 2 drops (17e, 20e), 2 pénalités (5e, 65e) et 1 transformation : Mauvrit.

Composition de l'US Villeréalaise : Velez de la Cruz, Reigne, Escande. - N. Chenu, Dastic. - Serres, Beauvié, Paulard. - (m) B. Boursinhac, (o) - Conduché. - Praderie, Fornasier, Duluc (cap), Cheyrou. - Mauvrit. - Le banc : V. Pigagnol, Marty, Auzou, Peretti, M. Chenu, Magnol, Y. Pigagnol. - Entraîneurs : Julien Getto et Nicolas Tonon. Adjoint-terrain : Manu Vigneau. Soigneur : Thomas Mauvrit.

SAINT-GIRONS SPORTING CLUB COUSERANS  :
5 essais : J-C Parenti 8, 52e, 67e), Collado-Sanchez (22e), J. Parenti (59e) ; 3 transformations (8e, 22e, 52e) et 1 pénalité (45e) : Lazerges
Composition de Saint-Girons SC :  M. Parenti, Pons, S. Desbiaux - Jaen, N. Desbiaux - Laberty, Heymans(cap.), Roussel - (m) Lazerges (o) Dissegna - Darriaux, Durrieu, Collado Sanchez - J. -C. Parenti. Le banc : marcellin, Geraud, Hernandez, Rietbroek, Bouin, Digregorio, J. Parenti.

Évolution du score : 3-0 ; 3-7 ; 9-7 ; 9-14 ; 16-14 (MT) ; 16-17 ; 16-24 ; 16-29 ; 19-29 ; 19-34. 

 
US Villeréal - Vice-champion de France Honneur 2013-2014
 

 

 

 

23/06/2014