Rugby › LE COUP DE JARNAC DES 4 CANTONS
ENTENTE DES 4 CANTONS 17 - LES SABLES D'OLONNE 13
Dimanche, les juniors de l'Entente disputaient un seizième de finale du championnat de France Phliponeau. En face, un gros client déjà demi-finaliste en cadet Teulière A en 2013 et en 2014. Les Vendéens s'annonçaient donc en prétendants légitimes à la victoire, un sentiment renforcé par leur gabarit nettement supérieur. Pourtant, ce sont les garçons de Bernard Lataste et Gilles Rouault qui, à force de courage, ont su arracher une victoire qui avait semblé les fuir. Un joli coup !
Coup "de Jarnac" oblige, nos juniors se sont imposés dans un final héroïque alors qu'à un quart d'heure de la fin beaucoup pensaient que leur dernière heure avait sonné.
Pourtant, le duel avait favorablement commencé. Gouyou et ses copains avaient porté les premiers assauts. Ils avaient même insisté, avantagés par le vent qui les portait et la pente du terrain.
Mais il y avait aussi chez eux de la fébrilité. Ils eurent par trois fois l'occasion de faire fructifier cette bonne entame sur pénalité (3e, 14e) ou par un drop face aux perches (14e) qui aurait mérité de passer.
Les Vendéens n'avaient réussi à passer la ligne médiane que deux fois en un quart d'heure. Mais ce sont eux qui inaugurèrent le planchot sur une faute lot-et-garonnaise grâce au pied très sûr de leur demi de mêlée. (3 à 0 ; 16e)
Qu'importe, les "4 cantons" repartaient à l'offensive, multipliaient les temps de jeu, conservaient parfaitement le ballon et finalement, sous la pression, mettaient les plaqueurs adverses à la faute. Des 30 m en face, Caillou ajustait sa frappe et ramenait les siens à égalité. (3 à 3 ; 19e)
Après le water-break (23e), les Vendéens mettaient un peu plus de gaz dans leur engagement mais les "4 cantons" avaient du répondant. La preuve, sur un mauvais renvoi (25e), nos Rouge relançaient de derrière pour ramener le jeu dans les 22 m adverses.
La touche à suivre leur était favorable. Bien que moins athlétiques, ils n'hésitaient pas à former un maul. Les Sables d'Olonne perdait ses appuis et se mettait à la faute. Mais M. Rotil n'eût pas à siffler.
Le ballon était éjecté pour Faucher. Dans une ample feinte, l'ouvreur lot-et-garonnais embarquait la défense dans le zig et tranchait dans le zag. La porte était ouverte. Il attirait sur lui les deux ultimes adversaires et, dans le bon tempo, servait son ailier venu plein champs.
Bertout n'avait plus qu'à pointer. Caillou transformait. Les 4 cantons menaient 10 à 3 (25e). C'était limpide. C'était efficace. Les 4 cantons venaient de donner un brillant aperçu de leur bagage rugbystique.
Les Vendéens tentaient de réagir mais en face ça découpait sans retenue. Mieux, les vagues d'assaut lot-et-garonnaises n'avaient pas baissé en intensité. Il manquait juste la réussite.
Normal, en face ce n'était pas des demi-portions. Les deux années précédentes, en cadets, ces garçons s'étaient hissés en demi finale du championnat Teulière A. Une référence !
Mais les 4 cantons aussi, sont une référence. Depuis une décennie, rappelons-le, avec deux titres de champion de France, en Phliponeau puis en Balandrade.
Ceci dit, nos représentants n'avaient pas réussi à se donner suffisamment d'air pour se permettre le moindre relâchement. Bernard Lataste en était conscient. À l'heure des citrons, il exorta ses garçons à se méfier. À rester concentrés. À se battre jusqu'au bout.
Il avait mille fois raison. Trois minutes plus tard, les Vendéens étaient revenus à égalité !
Dès la reprise, Les Sables d'Olonne avaient occupé les 22 m des Rouge. L'alignement de ces derniers était contré. La mêlée à suivre était vendéenne et accouchait d'une attaque générale au grand large.
Vitesse de la course et des transmissions de balle. L'ailer droit filait le long de la ligne et pointait au drapeau. Malgré sa position extrême, la transformation était réussie. Tout était possible. (10 à 10 ; 38e)
Mais se sont les Vendéens qui étaient dans l'avancée. Ils bénéficiaent à leur tour du vent et de la pente. Ce à quoi ils ajoutaient un peu plus d'engagement physique. Sous les déferlantes bleues, les 4 cantons étaient contraints de défendre à reculons. Bien en place, le barbelé rouge cependant tenait le coup.
Pour autant, c'est l'Entente des 4 cantons qui subissait. L'alignement n'avait pas réglé ses problèmes et nos garçons manquaient de ballons. Obligés de parer au plus pressé, ils étaient poussés à la faute.
L'artilleur bleu bénéficia de deux occasions pour donner l'avantage aux siens. La seconde fut la bonne (13 à 10 ; 52e). Entre temps, les 4 cantons s'étaient retrouvés à quatorze pour un plaquage un peu trop haut.
Les supporters lot-et-garonnais hurlèrent alors à l'injustice quand un Vendéen coupable de la même faute fut sermonné par l'arbitre mais resta sur la pelouse. Est-ce cette "injustice" qui constitua un déclic ?
Toujours est-il que, même à quatorze, Gouyou et ses copains relevèrent la tête. Sur la pénalité, ils mettaient la pression, agressaient la ligne vendéenne. Une réaction collective. Les Bleu étaient contraints au combat au corps à corps pour préserver leur en-but.
Poussés à la faute, Les Sables d'Olonne perdaient un seconde ligne (56e) coupable de s'être couché au milieu du ruck pour tuer l'attaque rouge, et se retrouvaient à quatorze.
Les 4 cantons bénéficiaient d'une première mêlée à 5 m. L'assaut était donné, mais la balle relâchée. Les Bleu se dégageaient. Sur la touche, les Rouge combinaient dans le fermé. Sans maîtriser. Trop de fébrilité. (58e)
Trop de fébrilité encore pour déborder la défense vendéenne dans un nouvel assaut déployé (59e). Pourtant, les 4 cantons campaient littéralement dans les 15 m vendéens. Le "mental gagnant" était du côté des 4 cantons.
Cette offensive dura six mintes. Six minutes dans une telle intensité, c'est une éternité. Et un pari : trouver de nouvelles forces. Conserver sa lucidité.
Précisément. Héritant d'une pénalité face aux barres, les 4 cantons tenaient leur chance d'égaliser et de contraindre leurs adversaires à l'épreuve des tirs au but... aussi, c'est à la main qu'ils décidèrent de les défier dans un combat titanesque.
Sur quinze mètres, le ballon porté des rouge donna la leçon aux "gros" d'en face. Une véritable abordage qui vit tous les Lot-et-Garonnais s'y coller à la poussée et les Vendéens multiplier les fautes – bien trop grossièrement ! – pour enrayer l'inéluctable.
Le paquet rouge s'écroula derrière la ligne mais M. Rotil fila entre les poteaux pour siffler un essai de pénalité. Avec la transformation assurée, l'Entente des 4 cantons venait de décrocher brillamment son billet pour les huitiièmes.
— La feuille de match —
Seizième de finale du championnat de France PHLIPONEAU
(Deux mi-temps de 35 minutes.)
ENTENTE DES 4 CANTONS 17 – LES SABLES D'OLONNE 13
(Mi-temps : 10 à 3)
JARNAC (16) : Stade des champagnères. Temps : soleil et forte chaleur. Vent dans l'axe. Terrain : convenable mais pentu. Public : 200 environ. Arbitre : Yann Rotil - Juges de touche : Baptiste Dervieux - Alexandre Garault (Poitou Charentes). Directeur de match : Thierry Cotteret (Poitou Charentes).
ENTENTE DES 4 CANTONS
• 2 essais : Bertout (25e) - Collectif (66e - Essai de pénalité).
• 1 pénalité (19e) et 2 transformations : Caillou.
• Carton jaune : Mariouly (50e)
Composition de l'Entente des 4 Cantons : Chatellain, Paillé, Jégou. - Villa, Bort. - De Lamarlière, Gouget, Gouyou (cap). - (m) Darini, (o) Faucher. - Bertout, Contensou, Azni, Girardi. - Caillou - Le banc : Bonis, Brifeille, Lambert, Blanc, Mariouly, Vincent, Cotonnec. - Entraîneurs : Bernard Lataste et Gilles Rouault. Adjoint-terrain : Félix Bonio. Soigneur : Dominique Jégou.
RASSEMBLEMENT LES SABLES D'OLONNE - LA ROCHE SUR YON - LES HERBIERS
• 1 essai : Carriou (38e).
• 2 pénalités (16e, 52e) et 1 transformation : Davies.
• Carton jaune : Giraud (33e), Nativité (56e).
Composition de l'équipe : Omnès, Goupilleau, Piffeteau. - Lucas, Nativité. - Guillaume, F. Berthome, Cottenceau. - (m) Davies (cap), (o) Jeudy. - Arraitz, Brichet, B. St-Chappot. - Rochereau - Le banc : Briaud, Giraud, Martin, V. Berthome, Fanic, Girardin, Chauvin. - Entraîneurs : Emyr Davies et Régis Moulis. Adjoint-terrain : Thomas Bonnafous-Caumes. Soigneur : Yannick Chauvin.
• Évolution du score : 0-3 ; 3-3 ; 10-3 (MT - 35e) ; 10-10 ; 10-13 ; 17-13.
