19/10/2014

Mascarade › CASSE-PIPES CHEZ CRO-MAGNON

Pris pour cible, l'excellent Jérémy Peretti a fini le match dans l'ambulance.|Photo © Jean‐Paul Epinette ‐ icimedia@free.fr

MONTIGNAC 12 - VILLERÉAL 6
À l'image du match de Saint-Cyprien la saison passée, l'USV a de nouveau croisé un rugby que l'on croyait à jamais disparu. Un rugby fait de pignes et de gnons plutôt que de jeu. Un rugby d'autrefois. Préhistorique. Un rugby... de Cro-magnon. Justement me direz-vous, Les Eyzies, Lascaux, Montignac, c'est le pays. Mais quand même, les Jaune et Bleu sont repartis de ce traquenard avec 2 jaunes, 2 rouges et 2 blessés...



Au moment d'écrire ce commentaire, on hésite entre l'ironie amère et la franche colère. La FFR, le comité régional, n'aiment pas que l'on critique les arbitres. Sans eux, il n'y aurait point de jeu. En conséquence, l'arbitre a toujours raison (... même quand il accorde cet essai "contre son camp" dans le championnat australien !) On partage cette conviction. Mais ça, c'est bon pour le terrain, les joueurs et leur encadrement.

Car, de même que l'on ne se prive pas pour critiquer joueurs et équipes, on est convaincu que les arbitres, aussi, sont critiquables. Et qu'une bonne critique ne peut que leur être salutaire. (ndlr - ... et le journaliste n'ayant quasiment rien à raconter du match ne va pas se priver de l'aubaine !)

Dimanche, le match de Montignac aurait pu servir de leçon-modèle à des élèves arbitres : « Comment transformer un simple match de rugby en pétaudière en cinq décisions et cinquante coups de sifflet...»

Ces élèves arbitres auraient vu les attitudes qu'il ne faut pas avoir devant les joueurs, l'importance du sang-froid, du nécessaire recul, de la pondération et de la fermeté. De l'indispensable gradation dans l'échelle des sanctions. Des effets désastreux de l'adjudantisme et ceux, tout aussi désastreux, du laxisme. Et du manque de courage. Or, un arbitre n'est pas un CRS. On ne distribue pas des sanctions comme autant de coup de matraques.

On ne parlera même pas de l'application des règles... ou de leur méconnaissance.

L'arbitre et les deux capitaines... Qui, des trois, a l'autorité ?

Alors, on le sait, le rugby manque d'arbitres. Mais ce n'est pas une raison pour accepter n'importe qui. Même s'il connait par cœur le règlement jusqu'à son plus petit alinéa. M. Charpateau, du comité Poitou Charentes, qui était commis pour diriger ce match, ferait mieux le dimanche d'aller à la pêche.

Ce qu'il nous a montré à Montignac nous autorise à dire qu'il n'est pas taillé pour le job. Sifflant ici et pas là. Souvent mal placé. Passant d'un excès à l'autre. Mettant toutes les fautes sur le même plan. Se trompant même de coté et souvent sur la règle (mais ça, finalement c'est... secondaire !)

Donc, dans ce match que Montignac (déjà en danger avec 3 défaites en 3 matchs) devait abolument gagner, les choses s'avérèrent moins faciles qu'espérées. Les Jaune et Bleu (pas vraiment bons, entre nous) défendaient leur bifteck avec opiniâtreté. Comme d'habitude. Même handicapés par plusieurs absences ; même à nouveau dans une version remaniée de l'équipe ; même avec trois néophytes issus des juniors dans le paquet d'avants.

Les gars du pays de Cro-Magnon – c'est pas moi qui le dit, mais les plaquettes touristiques – plus vieux, plus aguerris, plus endurcis, commencèrent à s'agacer, à mettre des brins dans les regroupements, à tenter de passer en force d'autant qu'il y avait en face de la chair tendre.

On aurait pu compter sur l'arbitre pour prendre la mesure de ce qui se passait, tempérer l'affrontement, prendre le parti du rugby plutôt que de l'un ou l'autre belligérant, et doser ses décisions. Hélas, c'est l'arbitre qui dégoupilla, bien avant les joueurs. Et comme toujours ou presque la foudre tomba essentiellement sur les visiteurs.

Il faut dire qu'à la fin du match, ça rend les sorties plus faciles !

Pereira à la relance. Même à 12, l'USV n'a rien lâché.

Le déluge commença donc avec un blanc à Yaya Vélez alors que, jusque-là, deux fautes seulement avaient été commises. Huit minutes plus tard, à la première empoignade, chaque camp prit un jaune.

Puis ça dégénéra. Un rouge à Mourany coupable d'avoir repoussé M. Charpateau allant s'empêtrer dans un maul en ébullition qui se désagrégeait.

À peine la seconde période lancée, c'est Beck à son tour qui prenait un rouge. En moins de dix minutes, l'USV avait perdu ses deux talonneurs et jouait à 12 contre 15 ! Car en suivant Pereira, aussi, avait été renvoyé sur le banc. (Il n'a pas encore compris pourquoi.)

À lire la fiche technique, ceux qui ne les connaissent pas prendront sûrement les Villeréalais pour de vilains gros méchants ! Ça va rigoler sur les rézosocio...

Du côté des Montignacais, tout baignait. Enfin presque, car M. Charpateau dut bien se rendre à l'évidence. Le pilier remplaçant de Montignac mit un tel marron à Peretti (photo ci-dessus) qu'il fut bien obligé de lui infliger un rouge.

Incapables,  même à 15 contre 12, de franchir la défense villeréalaise, Montignac tenta à nouveau l'embrouille dans une générale d'où Arrigo ressortit mordu à la main ! Peretti lui était dans l'ambulance des pompiers qu'il quitta quarante minutes plus tard.

Les cris de joie des Montignacais à l'issue de cette mascarade résonnèrent de façon pitoyable. C'était leur première "victoire". Nous, on veut bien se montrter compréhensif. Mais on attend de voir la suite de l'histoire.

Heureusement, les spectateurs villeréalais savent rester calmes. C'est une chance. La journée s'acheva tranquillement...

Encore une fois, la qualité de la défense villeréalaise a été prépondérante.

 — La feuille de match  —

Championnat du Périgord-Agenais Honneur - 4ème journée

   MONTIGNAC 12 – VILLERÉAL 6    
(Mi-temps : 6-3)

MONTIGNAC : Stade P. Desmoulin. Temps : ensoleillé. Terrain : très bon. Public : 200 environ. Arbitre : Stéphane Charpateau (Poitou Charentes). Délégué : Christian Gaume (Périgord-Agenais).

ESPÉRANCE SPORTIVE MONTIGNAC : 
• 4 pénalités : Roubio (1e, 39e, 49e, 80e).
Carton jaune : Passerieux (28e)
Carton rouge : Aubry (64e).

Composition de l'E.S. Montignac : Deljarry, Tabet, Marty. - Devige, Passerieux. - Baudouresques, Bannet, Blanchard. - (m) Nicolas, (o) Roubio. - Delpit, Caillou (cap.), Daussat, Uzan. - Roussel. Le banc : Aubry, Laporte, Gaussinel, Héraut, Raymond, Boisseuil. - Entraîneurs : Champelovier, Roubio. Adjoint-terrain : L. Passerieux. Soigneur : J.-J. Bargue.

U.S. VILLERÉALAISE :
•  2 pénalités : Bouyne (5e, 44e).
Carton blanc : Velez (19e)
Cartons jaunes : V. Pigagnol (28e), Pereira (62e).
Cartons rouges : Mourany (40e + 1), Beck (48e).

Composition de l'US Villeréalaise : Velez-de-la-Cruz, Beck, Nouaille. - V. Pigagnol, Bouyou. - Serres, Chaumond, Peretti. – (m) B. Boursinhac, (o) Pereira. – D. Boursinhac, Conduché, Fornasier, Duluc (cap). - Bouyne. Le banc : Mourany, Viguier, M. Carasco, Arrigo, Praderie, Cayssille, Y. Pigagnol. - Entraîneurs : Bruno Marchès, Nicolas Tonon. Adjoint-terrain : Alex Lansade. Soigneur : Thomas Mauvrit.

Évolution du score : 3-0 ; 3-3 ; 6-3 (MT) ; 6-6 ; 9-6 ; 12-6.

   ÉQUIPES HONNEUR RÉSERVE    

MONTIGNAC 8 – VILLERÉAL 17 (Mi-temps : 5-12)
Pour Villeréal : 3 essais de Roman, Carasco, Magnol. 1 transformation : Richard


 

 

 

19/10/2014