22/04/2013

› Rugby / Demi-finale › A DEUX POINTS DU BONHEUR

Le paquet villeréalais a défié son homologue néracais.| © Jean‐Paul Epinette ‐ iCimedia|Jean-Paul Epinette

Villeréal 21 - Nérac 22. Il aura manqué aux Jaune et Bleu les deux points d'une transformation manquée, ou plutôt la lucidité indispensable, après les citrons, pour ne pas s'exposer de façon fatale au contre ou aux pénalités du futur vainqueur. Un vainqueur qui aura subi jusqu'au bout le panache et le talent des Jaune et Bleu. Auteurs d'un match magnifique. Déçus d'avoir été battus si près du but.



On le savait depuis le match retour à Villeréal : le leader était prenable. Les Villeréalais savaient tout ou presque des Néracais. Leur bel effectif, leur capacité à produire du jeu. Leur paquet athlétique et joueur. Mais eux, les challengers, savaient aussi que la pression serait sur les épaules de Nérac qui avait tout à perdre dans ce face-à-face éliminatoire.

C'est donc sans complexe que les Jaune et Bleu ont d'entrée porté le fer chez l'adversaire. Sous la conduite de Vigneau et Chenu – exemplaires ! – la troisième ligne s'est immédiatement montrée mordante et musclée. Tandis qu'au combat Escande, Yaya Velez et Pigagnol avaient enfilé le bleu de chauffe.

Le temps pour les deux artilleurs de régler leur mire avec un coup manqué de part et d'autre (3e pour Sansan et 9e pour Mauvrit), et les Jaune et Bleu, au contest, remettaient le feu à l'autre bout du pré. Ils confisquaient un ballon dans le regroupement. Obtenaient une mêlée sur les 22 adverses. Escande poussait deux charges dévastatrices. Paulard était là et prolongeait. Plaqué à deux pas de la ligne il parvenait à allonger le bras et à pointer. Du bord de la touche Benji transformait. (0 à 7 ; 11e)

Ce n'était pas du tout le scénario envisagé par les Néracais. Villeréal avait annoncé la couleur et se montrait même capable de tenir sa promesse. Malgré la perte de Praderie (entorse ; 14e)remplacé par Cheyrou, le challenger maintenait la pression. Nérac était contraint à la faute sur un ruck et Villeréal aggravait le score (0 à 10 ; 19e).

Effectivement, Villeréal avait bien toutes ses chances[Relire...].

Séb Paulard montre la voie et signe le premier essai.| © Jean‐Paul Epinette ‐ iCimedia

Pour autant, à chacune de leurs initiatives, les Néracais se montraient menaçants, notamment par Chebbi sur l'aile droite et ses longs déboulés. Mais la défense de la bande à Chenu et Vigneau refusait de céder.

Ça bataillait rude, notamment en mêlée où les Jaune et Bleu compensaient leur manque de densité par leur agressivité qui leur permit de gagner trois ballons (18e, 28e, 34e). En touche ce fut moins évident malgré l'expérience et l'autorité de Nicolas Chenu.

Mais à l'approche des citrons, les Villeréalais commencèrent à subir. Et à faire des fautes permettant à leur adversaire de revenir à portée (6 à 10 ; 40e).

Pourtant la reprise était à nouveau à l'avantage des Villeréalais qui obtenaient une mêlée sur le coup d'envoi. Paulard s'échappait derrière le paquet. Dans l'axe Cheyrou était au relais. Conduché s'enfuyait pour n'être repris qu'en vue de la ligne ! Hors jeu, la défense néracaise permettait à Mauvrit de redonner de l'air aux siens (6 à 13 ; 42e)

C'est alors que Nérac se mit à envoyer du lourd dans l'axe. La défense des Jaune et Bleu fut mise à rude épreuve. Parvint à rester étanche. Mais le hors-jeu quasi général  n'échappa pas à M. Esclavard. (9-13 ; 44e)

Toujours sous pression dans leurs 22 m, Mauvrit et ses potes ne parvenaient pas à reporter le jeu en face. Conduché voyait son long dégagement atterrir, sur un mauvais rebond, dans les mains de l'arrière Néracais. Sur 30 m et un tchik-tchak, Sansan passait en revue les Villeréalais. Cayé, le centre puissant, était au soutien pour s'arracher et finir le boulot. Nérac venait de prendre la tête au planchot (16 à 13 ; 46e).

Pourtant Nérac contesté n'était pas dans son assiette. Une touche directe les mettait en danger dans leurs 22. Le plaquage de Daniel, flanker et capitaine, sur Benoit Boursinhac, était en retard et un peu trop "appuyé". Mauvrit rendait justice et remettait les pendules à l'heure (16 à 16 ; 49e).

Cheyrou pointe le second essai et tout Villeréal y croit.| © Jean‐Paul Epinette ‐ iCimedia

Trop de fautes villeréalaises

Mais Villeréal aussi se mettait souvent à la faute, laissant dans la bataille une bonne part de sa lucidité. Sansan redonnait l'avantage aux siens. (19 à 16 ; 50e).

Qu'importe. Les garçons de Marchès et Getto y croyaient toujours. Ils portaient à nouveau le jeu dans les 22 néracais contraignant leur adversaire à concéder une mêlée. Les avants de Nérac négligèrent l'avertissement de l'arbitre leur demandant d'arrêter de pousser.

Sur le "bras cassé", Romain Cheyrou lancé plein badin appelait la balle. L'en-but était à 15 m, il était inarrêtable ! Nérac encaissait un second essai ! (19 à 21 ; 59e). Hélas, Benjamin Mauvrit manqua de peu la difficile transformation. Deux points qui tout à l'heure allaient faire défaut...

Car désormais l'USV était à la peine pour endiguer les pétards que Nérac allumait à grandes chevauchées. Des attaques trop brouillonnes pour aller derrière la ligne mais qui eurent pour effet de mettre les Villeréalais souvent à la faute : cinq fois en 25 minutes !

Simultanément Villeréal perdait Escande (carton blanc) et permettait à Nérac de reprendre l'avantage (22 à 21 ; 63e).

Le dernier quart d'heure donna lieu à un âpre bras-de-fer. Beck, dans la mêlée jaune et bleue raflait un quatrième ballon aux Néracais. Mais le drop de Mauvrit passa trop au-dessus du poteau pour être validé (67e).

Nérac aussi eut une occasion de tuer le match par son N°8, Planté, qui fila derrière la ligne mais sur un en-avant de passe (76e).

Surtout, les Jaune et Bleu, enclenchant un maul plein d'autorité à 10 m de la ligne néracaise, furent victimes de la seule faute d'arbitrage de Bruno Esclavard (79e) qui leur appliqua une règle "Top 14"... inexistante en Honneur !

Dans l'esprit de tous les Villeréalais, la pénalité qui aurait dû être sifflée à leur avantage, valait billet pour la finale. Leur frustration n'en fut que plus grande. Tout comme la sainte colère du bon peuple villeréalais !

Beauvié, Paulard... une 3e ligne jeune et intenable.| © Jean‐Paul Epinette ‐ iCimedia

 NÉRAC 22 – VILLERÉAL 21    
(Mi-temps 6-10)  
LA FICHE TECHNIQUE

Marmande : Stade Darthial. Temps : Ensoleillé. Vent dans l'axe. Pelouse : execellente. Arbitre : Bruno Esclavard, assisté de Ludovic Cayre et Xavier Barbosa (Périgord-Agenais). Délégué : Jacques Géraud (Périgord-Agenais).

U.S. NÉRACAISE :
1 essai : Cayé (46e) - 5 pénalités (26e, 40e, 44e, 50e, 63e) et 1 transformation :  Sansan (Réussite 5 sur 8).

Composition de l'US Nérac : Viboud, Gimenes, Prost. - Tunica, Gazères. - Daniel (cap), Lamssirine,Planté. - (m) Castex, (o) Petit. - Chebbi, Cayé, Lalanne, Moussaïd. -Sansan. Le banc : Srabes, Lalanne, Lafargue, Deltil, Vialaret, Lagutere, Roumat. Entraîneur : Olivier Campan. Adjoint-terrain : Alain Pittico. Soigneur : Éric Camps.

U.S. VILLERÉALAISE :
2 essais : Paulard (11e), Cheyrou (59e) -  3 pénalités (19e, 42e, 49e) et 1 transformation (11e) : Mauvrit (Réussite 3 sur 4).
Carton blanc : Escande (63e).

Composition de l'US Villeréalaise : Velez-de-la-cruz, Vigneau, Escande.– Chenu, Pigagnol. – Serres, Beauvié, Paulard – (m) Benoit Boursinhac, (o) Conduché – Delcoustal, Praderie, Duluc (cap), Fornasier. – Mauvrit. Le banc : Nouailles, Belvès, Beck, Valadier, Jany, Damien Boursinhac, Cheyrou. Entraîneur : Laurent Marchès. Adjoint-terrain : Julien Getto. Soigneur : Thomas Mauvrit.

Évolution du score : 0-7 ; 0-10 ; 3-10 ; 6-10 (MT) ; 6-13 ; 9-13 ; 16-13 ; 16-16 ; 19-16 ; 19-21 ; 22-21


Joseph Jany a largement rivalisé.| © Jean‐Paul Epinette ‐ iCimedia

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