22/02/2017

Poubelles › QUI NE TRIERA PAS PAIERA !

La communauté de commune veut instaurer une redevance incitative...|Photo Pierre-Antony Epinette - icimedia@free.fr

Et toc ! La communauté des communes qui gère collecte et traitement des ordures ménagères, veut voir baisser cette charge qui plombe le budget intercommunal. Charge vite démesurée si on laisse la situation dériver sans réagir. Après avoir mis fin, en janvier 2015, à la collecte des poubelles au porte-à-porte, elle veut désormais instaurer une tarification incitative. «Pour plus de justice dans le partage des charges entre les usagers »...



Elle sera même la pionnière dans le Lot-et-Garonne. L’objectif est triple : environnemental (valoriser plus de déchets pour en enfouir moins), économique (réduire le volume de déchets à collecter) et équitable pour mettre un terme à l’injustice qui lie Taxe ordures ménagères et Taxe foncière).

Car aujourd’hui, une personne seule dans une grande maison produit logiquement moins de déchets qu’une famille de quatre personnes dans un logement plus petit, mais elle paye plus cher.

« Désormais, on paiera pour ses déchets comme on paye pour sa consommation d’eau ou d’électricité. Les efforts seront payants et les pollueurs payeurs » explique la présidente de l’intercommunalité, Laurence Rouchaud. L’idée est donc d’être équitable mais aussi de faire payer plus cher les mauvais élèves du tri sélectif.

Car si l’on regarde les chiffres, il apparait que sur le territoire de l’intercommunalité, la moitié des déchets sont valorisés (verre dans les colonnes vertes, plastique dans les jaunes, papier dans les bleus, le reste à la déchèterie).

Les ordures mal triées coûtent double

C’est correct, mais insuffisant. Les ordures ménagères (sacs poubelles noirs classiques) sont encore trop nombreuses. Le compostage n’est pas encore assez répandu. Et surtout, on retrouve dans les sacs poubelles trop de papier, d’emballages et de verre, qui de ne devraient pas y être.

La mauvaise application des consignes de tri entraîne une dérive des coûts...

L’État, dans le cadre de la loi sur la transition énergétique et la croissante verte, impose d’ici 2025 la valorisation de 65% de tous les déchets produits. « On en est très loin, mais nous avons un grand potentiel » assure Laurence Rouchaud.

C’est pourquoi le choix des élus communautaires, officialisé par un vote en novembre après consultation d’un bureau d’études, s’est porté sur l’instauration d’une « redevance incitative ».

Ainsi, une part de la tarification sera fixe, identique pour tout le monde, mais l’autre part sera variable. Concrètement, on s’achemine vers le recensement du nombre de personnes composant chaque foyer, puis vers l’attribution d’un badge pour chaque habitation.

Ce badge informatique (Photo ci-dessous) permettra d’ouvrir le container et d’y jeter sa poubelle, tout en comptabilisant le nombre de sacs d’un litrage limité déposés.

Ainsi, nous serons contraints de nous restreindre sous peine de voir augmenter la part variable de notre taxe d’ordures ménagères. La présidente Laurence Rouchaud est catégorique : « quand on joue le jeu, on s’y retrouve. On ne paye pas plus cher qu’aujourd’hui ».

En revanche, l’intercommunalité fait des économies car elle enregistre en moyenne une baisse de 30% des ordures ménagères. Autant de moins à collecter et donc de l’argent à utiliser autrement.

Il faudra un badge d'identification pour ouvrir les conteneurs et déposer sa poubelle.

La mise en place se fera en plusieurs temps. En 2017 et 2018, choix de tous les lieux d’emplacement des colonnes semi-enterrées et aériennes, lancement de tous les marchés publics et création du fichier informatique de tous les habitants concernés.

En 2019, plan de communication, distribution des badges et première « facture à blanc », envoyée dans les foyers à titre informatif.

Lancement de la redevance incitative en 2020.


 Pierre-Antony Epinette

 

 

 

22/02/2017