28/04/2020

Confinement › GALERIE D'ART MAGNIFIQUE... MAIS SILENCIEUSE

La Galerie Bénédicte Giniaux, magifique mais désormais silencieuse et déserte...|Photo © Jean-Paul Epinette.


Depuis le 17 mars, seules les échoppes des commerces dits "essentiels" continuent de vivre... Cafés, restaurants et autres demeurent fermés. Avenir toujours bouché. Alors, les questions d'art sont refoulées à l'arrière-plan. Pourtant leur survie n'est pas moins problématique : quelle sortie de crise pour Un Festival à Villeréal ou bien pour Objectif Danse, par exemple ? Quatre mois avant que le virus ne frappe, Bénédicte Ginaux avait ouvert une galerie d'art à Villeréal. Magnifique, mais désormais silencieuse et déserte...



Installée depuis dix ans Place du Cayla, dans le centre historique de Bergerac, Bénédicte Giniaux avait décidé d'ouvrir une seconde galerie à distance de la première. Pour cela, elle avait choisi Villeréal et s'était installée à l'angle de la Rue Saint-James et de la Place de la halle (Relire notre article).

Le coronavirus ne lui aura pas laissé le temps d'éclore et de s'épanouir. Quatre mois plus tard, l'hiver passé, il n'y aura pas eu de printemps. « La galerie s’est endormie, elle se repose.Les lumières ne s’allument plus.Les projets sont anesthésiés. La galerie est magnifique, silencieuse » écrit-elle.

Et de poursuivre : « Pour la première fois depuis 25 ans, je ne peux pas envisager une programmation. La complexité de la situation est si exceptionnelle que nous devons attendre. Personne ne sait ni quand, ni comment nous serons dans un mois ; personne ne sait ni quand, ni comment nous pourrons retrouver un rythme professionnel.

Comme beaucoup d’autres, je me suis engagée dans les rangements et le nettoyage de ma maison, ce qui me permet d’intégrer lentement l’invraisemblable rapidité des évènements ; ce qui me permet de découvrir chaque jour que ce qui a un sens à un moment précis, n’en a plus un peu plus tard. Tout va très vite et nous sommes immobiles.»

« Le bon sens est effrayé, mais il garde confiance. »

« Je participe à la confection de masques spéciaux. Un à un avec des pliages particuliers, ils permettent à plusieurs médecins, infirmières ou autres soignants de se protéger quelques heures avant de les jeter.

À chaque masque, je mesure l’incroyable chaos que nous vivons.Le monde est majoritairement divisé en trois groupes : Le premier est en stress, en action et en danger n’ayant pas le temps de débattre, il se bat avec l’urgence. Le second est confiné en stress et à l’étroit se sentant piégé, il risque l’explosion. Le troisième est confiné à l’aise et en repos attendant avec patience, il est très inquiet et hébété.

Sur les vitrines en ville, on peut lire : Fermeture jusqu’à nouvel ordre. Que veut dire « nouvel ordre » ? Rien ne peut rentrer dans un ordre connu. Peut-on imaginer un ordre nouveau vers un monde à réinventer ? Que va-t-il se passer, nul ne le sait.

Nous sommes face à une réalité qui semble appartenir à une science-fiction qui envahit le monde. Les chiffres, les évaluations et les pourcentages abondent, les rapports et les comparatifs des uns et des autres, compétents ou non, perturbent nos visions. Le bon sens est effrayé, mais il garde confiance. »

Pour la première fois depuis 25 ans, Bénédicte Ginaux ne peut pas envisager une programmation... - Photo © Jean-Paul Epinette.

Mince consolation, pour les amateurs d'art il reste les musées et galeries virtuels, numériques. En attendant la réouverture de la galerie de Bénédicte Ginaux, on peut aller visiter son site  internet.


 

 

 

28/04/2020